s. f. Terme de Medecine. C'est une taye ou petite peau qui se forme sur la prunelle de l'oeuil, & qu'on leve adroitement avec une aiguille. Elle est causée par une concretion d'humeurs entre la cornée & le cristalin. On l'appelle aussi coulisse ; & quand elle vient à s'endurcir, on l'appelle maille, taye, ou bourgeon, en Latin tunica ocularis ; & quand cette maladie n'advient qu'à un des yeux, on la nomme vairon ou bigarré. On tient que l'invention d'abattre les cataractes fut trouvée par une chevre, qui en se frottant & gallant contre les espines, abattit une taye qu'elle avoit sur l'oeuil ; ce qui luy fit recouvrer la veuë. En François on appelle cette maladie taye & maille, en Latin suffusio, & en Grec hypochymas parce que c'est une humeur épanduë sous la cornée.

CATARACTES, au plurier, se dit d'une grande abondance d'eaux qui tombent d'enhaut. Dieu ouvrit les cataractes des cieux quand il envoya le Deluge. Ce mot de cataractes vient du Grec katarrhasso, cum impetu decido.

On appelle aussi les cataractes du Nil, deux lieux où le Nil fait des sauts, & tombe de dessus des rochers escarpez. Ptolomée, Strabon & Pline en font mention. Voyez Nil. Les cataractes du Nil se nomment autrement catadoupes dans la basse Latinité. Strabon appelle aussi cataractes, ce qu'on appelle aujourd'huy la cascade de Tivoli. Catadupe signifie la même chose que cataracte.

On a appellé cataractes, les portes grillées & treillissées, & même les herses ou sarrasines qu'on fait tomber par des coulisses en cas de besoin. On l'a dit aussi des guichets & portes treillissées des prisons, qui ont fait appeller un Geollier cataractarius.