s. m. Terme de Pharmacie. C'est un nom qu'on donne aux sucs de fruits depurez & cuits jusqu'à la consomption des deux tiers de leur humidité. On fait des robs de coins, de meures, de bayes de sureau, d'aloés, d'acacia, de reglisse, de berberis, & plusieurs autres pour diverses maladies. Le suc des groseilles rouges confit s'appelle rob de ribes. A l'égard du suc des raisins depurez, il s'appelle particulierement sapa, quand il est cuit jusqu'à la consomption des deux tiers ; & ce sapa est presque en consistence de syrop : mais quand il n'est cuit que jusqu'à la consomption du tiers, on l'appelle defrutum ; & c'est ce que le peuple appelle vin cuit : & quand on le cuit jusqu'à une consistence approchante des electuaires mols, c'est ce qu'on appelle resiné ; & alors on l'employe à diverses confitures. Ces vins sont appellez aussi aliments medicamenteux. Ce mot est en usage dans les boutiques des Apothicaires, quoy qu'originairement il soit purement Arabe, où il signifie un simple suc desseché au Soleil ou sur le feu, afin qu'il se puisse garder longuement sans corruption. On le prend quelquefois pour une composition de quelque suc avec du miel ou du sucre, & on le confond avec l'ooc. D'autres le derivent de rob, vieux mot Breton qui signifie rouge, d'où est venu aussi le nom de Robert, ou comme on disoit autrefois Robard, qui signifioit Chantre rouge.

ROBA, ou au plur. Robé. Terme de la Marine du Levant, qui signifie, Biens, richesses, marchandises, & generalement tout ce qu'on appelle en Latin res. Ce mot est Italien, dont on a fait robare, & nous desrober. Il est fort en usage parmi les Provençaux, Catalans & autres qui trafiquent sur la mer de Levant. C'est ce que les Espagnols appellent caudal, & les Picards cateux.