s. f. Espece de Benefice qu'un Prestre dessert. Quelques-uns ont appellé des Chapelles Presbyterales qui ne peuvent estre possedées que par un Prestre, des prestimonies. Mais sa plus vraye signification est la desserte d'une Chapelle sans titre ni collation, comme sont la plus-part de celles qui sont dans des chasteaux où on dit la Messe, qui sont de simples Oratoires non dotez. Et aussi on le dit de certains Offices perpetuels donnez à des Prestres habituez dans des Chapitres, ou autres Eglises, ou à des Religieux, qui ne sont que des commissions de Messes à dire pour leur aider à subsister par cette retribution. Le mot vient à praestatione quotidianâ. Panorme a fait un Traité particulier des Prestimonies. Quelques-uns ont appellé prestimonie, le bail ou la concession faite de quelque fonds ou revenu ecclesiastique appartenant à quelque Monastere, à quelque particulier, pour en jouïr pendant sa vie. Mais Du Moulin dit que la prestimonie est un Benefice profane, qui est neanmoins un titre perpetuel, & office ecclesiastique, auquel sont attachés certains revenus qu'il est permis de vendre, & qu'on peut posseder sans tonsure, comme sont les Marguilliers Laïques de Nôtre Dame. Il adjouste dans ses regles de Chancelerie, que les Chanoinies des Saintes Chapelles sont des Benefices de cette nature, & qui se possedent de la même maniere. La plus certaine opinion est, que la prestimonie est un fonds ou revenu affecté par un Fondateur à l'entretien ou à la subsistance d'un Prestre, sans estre erigé en titre de Benefice, de Chapelle, Prebende, ni de Prieuré, & qui n'est sujet ni au Pape, ni aux Ordinaires, mais dont le Patron & ceux qui ont droit de luy sont Collateurs, en sorte qu'ils y nomment & conferent de plein droit. Il y a un Benefice de cette nature au village de Vitri prés de Paris, qui est presentement possedé par un des Curés du lieu.