s. m. Terme de Negotians. C'est un acte de sommation faite par un Notaire ou Sergent à un Banquier ou Marchand, d'acquitter une lettre de change tirée sur luy par un correspondant, avec declaration qu'à faute de ce, on renvoyera la lettre, & qu'on luy fera payer les changes & rechanges & tous les dommages & interests. Un Negotiant qui laisse venir à protest des lettres de change a bientost perdu son credit. Le protest ne peut estre suppleé par aucun autre acte public, soit demande, sommation ou assignation.
s. m. Terme de Negoce. C'est un second droit de change qu'on doit pour les lettres de change qui reviennent à protest, lors que le porteur a été obligé, faute d'estre acquittées, de prendre de l'argent sur les lieux, ou des lettres de change sur d'autres Marchands & en d'autres places. Le rechange est deu pour les remises d'argent de place en place, lors que les lettres de change sont tirées sur celuy-là même qui les avoit données. C'est ce qu'on appelle proprement rechange. Par la derniere Ordonnance le rechange n'est point deu pour le retour des lettres de change, s'il n'est justifié qu'il a été pris de l'argent sur les lieux où elles auront été tirées.

s. f. Terme de Negoce. C'est la même chose que la bourre ou le rebut de la soye qui est imparfaite.
SAMIS, ou Samilis. Terme de Negoce. C'est une étoffe fort riche qui vient de Venise, qui est lamée ou tremée de lames d'or & d'argent. Ce mot est fort ancien. Dans les Registres de la Chamhre des Comptes il est fait mention de plusieurs armes du Roy couvertes de samis vermeil. En Latin auri samitum, ou examitum, qu'on trouve en plusieurs anciens Titres. L'Oriflame étoit faite d'un samis vermeil, selon quelques-uns. Il y avoit aussi un samis, qui étoit une étoffe toute de soye ; & quand c'étoit du drap d'or, on l'appelloit auri samitum. Ce mot vient du Grec hexamitos, c'est à dire, composé de six fils, en long ou en lice, comme on a dit aussi, opus polymitum, qui est fait de plusieurs lices, ou couvert de plusieurs fils.
v. act. Terme de Negoce. Preparer une estoffe ou un autre corps avec des sels, liqueurs, ou drogues colorantes, en telle sorte qu'ils paroissent d'une certaine couleur. On teint les draps, les laines, les soyes & les toiles en noir, en rouge, en violet, &c. On teint en blanc les laines, lors qu'on les tond & qu'on les degraisse. Il est deffendu de teindre aucune estoffe de blanc en noir pour quelque cause que ce soit, & de teindre les soyes sur le crud ou à demi-bain. Quand on teint une estoffe en jaune, & puis en bleu, elle se trouve teinte en verd. On teint en cramoisi, quand le premier pied de teinture se fait avec de la graine d'escarlate, ou la cochenille. On teint les cheveux, le bois, les gommes. On teint les pierres & le verre pour en faire de fausses pierreries. On teint aussi les liqueurs, en les meslant avec d'autres. Cet homme est si sobre, qu'il ne fait que teindre, que rougir son eau.