s. m. Vieux terme de Pratique qui signifie, Debat, question. Il n'est plus en usage qu'en ces phrases proverbiales : Peu de chose, peu de plaid. Je ne luy ay pas tenu grand plaid, je ne l'ay pas entretenu long-temps, je n'ay gueres contesté avec luy.

PLAIDS, au plurier, se dit des lieux & des temps où on plaide. On ouvre les plaids le lendemain de la St. Martin. On tient les plaids en telle Justice deux fois le semaine. On va tenir les plaids en un tel lieu. On donne les assignations à jours de plaids. Du Cange derive ce mot de placitum, qui se disoit des Assemblées publiques où le Roy presidoit, & où on traitoit des affaires les plus importantes du Royaume. Ces Plaids generaux se tenoient deux fois l'année. Les Seigneurs particuliers en tenoient aussi qu'ils appelloient Assises, & il y avoit des services de plaids deus par les vassaux, qui étoient obligez de s'y trouver. On les tenoit dans les lieux ouverts & publics en plein champ sous des arbres, sous l'orme, dans la place, ou devant la porte d'un Chasteau, ou d'une Eglise. Et ainsi ce mot a été dit à placendo, à cause qu'en ces lieux on faisoit des loix sous cette formule, Placuit & convenit inter Francos. D'autres le derivent de l'Alleman platz, qui signifie un champ, à cause qu'on y tenoit les plaids.

On a appellé en quelques Coustumes les francs plaids, les seances où l'on instruisoit un procés d'office sans partie civile & contre les absents. On a aussi appellé plaids de l'épée, la haute Justice.

On dit proverbialement, qu'on est sage au retour des plaids, pour dire, qu'on est resolu de ne plus plaider.