s. m. C'est le dernier & le moins precieux des metaux. Il est plus noir & plus pesant que l'estaim. Il est composé d'un sel & d'un soulphre terrestre, impur & mal digeré, & d'un mercure imparfait approchant de la nature de l'antimoine. Il est plus difficile à fondre au fer chaud que l'estaim, parce qu'il a les pores plus petits & plus humides. Estant fondu il ne brusle point le papier, ni n'allume point la poudre. On en fait de la ceruse avec du vinaigre, laquelle étant poussée au feu, fait d'abord le massicot, & enfin le minium semblable à la sandaraque des Anciens. Il est froid, & ses mines ne viennent point aux pays chauds. Il ne s'en trouve point aux Indes pour cette raison. Sa mine marque souvent qu'il y a de l'estaim, ou de l'argent aux environs. Sa matiere qu'on tire de la mine s'appelle plombago, molibdena & galena, & est grasse : c'est de quoy on fait les crayons. Mr. Boyle dit que le plomb augmente en poids sur les Eglises, & que souvent le bois ne peut plus le soûtenir ; qu'il est constant que le plomb changé en ceruse augmente de poids, & d'ordinaire de six ou sept pour cent. Et Borrichius dans sa Chymie témoigne que le plomb étant reverberé en minium fondu en verre, reduit en ceruse, bruslé en litharge, reprend sa premiere forme en un moment, quand on y applique avec adresse un sel lexivial. Lire la suite...