s. m. Terme de Pharmacie. Medicament solide qui tient lieu d'un lavement, & qui produit le même effet. Il est composé de miel commun, ou avec du savon ou de l'huile, dont on fait de petites quilles de la longueur & grosseur du petit doigt, arrondies & faites presque en piramide. Il a esté inventé pour la commodité des personnes qui ont de la repugnance à prendre des clysteres, ou dont la maladie ne le permet pas. En Latin balanus, ainsi nommé, parce qu'il avoit autrefois la figure de gland. Maintenant on le fait en forme d'une chandelle de cire, & pour cela en Languedoc on l'appelle candelette. On y mesle de la poudre de scamonée, d'euphorbe, de coloquinte, &c. Quelquefois il est fait simplement d'un lardon, d'un tronc de porée ou autre semblable, qu'on met comme une tente dans le siege pour irriter le muscle sphincter, & l'obliger à pousser dehors les excrements.
s. m. Terme de Pharmacie. C'est une composition ou liqueur agreable d'une consistence un peu épaisse, qui est extraite des eaux, des sucs ou des teintures des fruits ou des herbes, cuitte & assaisonnée de sucre ou de miel. On fait des syrops de rose, de pas d'asne, de violettes, de capillaires, d'absynthe, de jujubes, de pavot, de pommes, de fleurs de pescher, de nymphea, de myrthe, d'oeuillets, d'armoise, &c. On en fait aussi de tortuë de bois, de chicorée, de rheubarbe, &c. On fait aussi des syrops emetiques, lienteriques, antinephretiques, &c. Ce mot vient de syrupus, qui est pris de l'Arabe schirab, qui signifie potion, d'où les Espagnols ont fait xaropar, pour dire medeciner. Menage. D'autres le derivent du Grec syro, qui signifie je tire, & de opos, qui signifie suc.

s. f. Terme de Pharmacie. Voyez FILTRATION, c'est la même chose.
s. f. Terme de Pharmacie, qui est un diminutif de l'assation, & se fait lors qu'on met sur quelque platine de fer, ou d'argent, des remedes, comme la rheubarbe & myrobolans sur le feu moderé d'un réchaut, jusqu'à ce que la poudre s'obscurcisse, qui est une marque que la vertu purgative est dissipée.
s. m. Terme de Pharmacie. C'est une composition seche, dont les principaux medicaments sont mis en poudre fort subtile ; puis étant incorporez avec quelque liqueur, comme eaux distillées, vin, vinaigre, mucilages, sont reduits en une masse, dont on fait de petits pains, auxquels on donne telle figure qu'on veut, & qu'on fait secher à l'air loin du feu, & à l'ombre. On fait des trochisques purgatifs, des aperitifs, des confortatifs, & des alteratifs. Les Auteurs Latins les nomment pastillos, rotulas, placentulas, orbes & orbiculos. Les principaux trochisques sont d'agaric, de reglisse, de muscade, de karabe, de rheubarbe, de capres, de myrrhe, de roses, de camphre, de scilles, de viperes, &c. Les trochisques de coloquinte s'appellent chez les Apothicaires alhandal, parce que la coloquinte chez les Arabes s'appelle handal.